Les voyages de la Tapisserie de Bayeux
Le 31 août prochain, le musée de la Tapisserie de Bayeux fermera ses portes. Ce n’est évidemment pas un clap de fin, mais un simple interlude : la fine bande de lin, brodée au XIe siècle et inscrite sur le registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO, nous reviendra en octobre 2027 dans un écrin flambant neuf. En attendant ce grand moment, nous avons choisi d’évoquer ses déplacements à travers l’histoire, mais aussi l’évolution de ses conditions d’exposition et de conservation.

Il semble que ce chef-d’œuvre de l’art roman fut réalisé entre 1066 et 1076 dans le sud-est de l’Angleterre, à l’initiative d’Odon de Conteville, comte de Kent, évêque de Bayeux et frère utérin de Guillaume le Conquérant. Certains historiens pensent qu’elle fut exposée pour la première fois dans la cathédrale à l’occasion de la dédicace de celle-ci, le 14 juillet 1077. Son premier voyage, elle l’effectua très probablement par chariot et bateau entre l’Angleterre et la Normandie. D’une longueur oscillant de 2,40 mètres à 13,90 mètres, ses neuf pièces distinctes, aujourd’hui cousues bord à bord, furent peut-être transportées séparément.
De l’ombre à la lumière
En 1105, dans le cadre de la lutte opposant les deux derniers fils survivants du Conquérant, le roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc assiège Bayeux et boute le feu à son grand sanctuaire. La Tapisserie ne s’y trouve à l’évidence pas, car elle n’aurait pu survivre à un sinistre d’une telle ampleur. Elle traverse ses premiers siècles dans la discrétion la plus totale jusqu’en 1476, année où elle apparaît dans un inventaire du trésor de la cathédrale : « une tente très longue et estroicte de telle à broderie de ymages et escripteaulx faisans représentacions du conquest d’Angleterre, laquelle est tendue environ la nef de l’église le jour et par les Octabes des reliques. » Ainsi, la « toilette du duc Guillaume », comme on l’appellera plus tard, est d’abord présentée au public dans la cathédrale à l’occasion de certaines fêtes religieuses.
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