L’abbaye Notre-Dame de la Trappe
De la pénitence à la plénitude
Derrière son imposant portail, la communauté monastique de la Trappe perpétue en silence et dans la joie une vie de prière, de pénitence et d’austérité que ne renieraient pas les grandes figures de son passé. Frère Paul nous a proposé une visite passionnante et lumineuse de son abbaye.
L’abbaye Notre-Dame de la Trappe. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
« Le plus shakespearien des monastères »
Située sur la commune de Soligny-la-Trappe, l’abbaye Notre-Dame s’inscrit dans un décor romantique et sauvage ; shakespearien, en somme… Au cœur du Parc naturel régional du Perche, la forêt domaniale offre un cadre propice à la méditation pour qui cherche Dieu à travers la beauté de la Création. Plusieurs étangs renforcent le charme et les atouts du site et de ses abords. À proximité de la boutique, la fontaine Saint-Bernard fournit une eau de source douce et légère. Ce « cadre de verdure et de sérénité » offre à la communauté monastique un écrin préservé de 200 hectares dédiés principalement aux cultures céréalières et fruitières, et à l’exploitation forestière. Les jardins complètent le décor, entre pelouses, patio fleuri blotti entre le cloître et l’église abbatiale, et sobre jardin de méditation derrière le parking.
La fondation de l’abbaye de la Trappe s’inscrit dans un contexte lui-même shakespearien : celui du naufrage de la Blanche-Nef, le 25 novembre 1120. La jeunesse dorée anglo-normande y sombre corps et biens au large de Barfleur. Parmi les passagers, Mathilde, petite-fille de Guillaume le Conquérant, épouse du comte Rotrou III du Perche. Les fils de la baronne de L’Aigle périssent également sans sépulture, tout comme 300 autres naufragés… Le comte fonde en leur mémoire un oratoire dédié à la Vierge, à mi-chemin entre L’Aigle et Mortagne. Un monastère digne de ce nom lui succède dès 1140, après l’arrivée de quelques moines issus de la communauté du Breuil-Benoît, non loin de Dreux. La charpente en forme de coque de bateau renversé qui coiffe l’église abbatiale symbolise la tragédie. Quant aux armoiries du monastère, elles correspondent à celles du Perche, moins un chevron, soit « D’argent à deux chevrons de gueule ».
Accédez à l’article complet et plus encore
Pour lire cet article publié dans Patrimoine Normand n°130 en intégralité, vous pouvez acheter le numéro en version papier ou numérique.
Abonnement : en vous abonnant, vous recevrez les prochains numéros en version papier directement chez vous.
