PATRIMOINE NORMAND

La Maison Bleue de da Costa

Un morceau de Portugal à Dives-sur-Mer

Notre patrimoine est d’une infinie variété. Ainsi, qui aurait pu imaginer qu’à Dives-sur-Mer, dans la seconde moitié du XXe siècle, un immigré portugais construise, à ciel ouvert, une série d’édicules recouverts de mosaïque ? C’est pourtant le cas. Cependant, la Maison Bleue, « petit morceau de Portugal » et témoin d’un véritable Art brut, est très fragile. Une opération de sauvegarde est en cours, avec notamment pour partenaire la Fondation du patrimoine.

Actuellement, les édifices miniatures sont « protégés » par une structure métallique couverte d’un film tendu. Cependant, il est urgent de réaliser une couverture pérenne en verre. Ici, Notre-Dame de Lourdes (3 m de haut et 2 m de long) et la grotte (à gauche). (© Fondation du patrimoine)

Actuellement, les édifices miniatures sont « protégés » par une structure métallique couverte d’un film tendu. Cependant, il est urgent de réaliser une couverture pérenne en verre. Ici, Notre-Dame de Lourdes (3 m de haut et 2 m de long) et la grotte (à gauche). (© Fondation du patrimoine)

Mis à jour le 4 novembre 2025 à 18:17 Par
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C’est d’abord et surtout l’histoire d’un homme. Celle d’un maçon portugais, Euclides Ferreira da Costa. Né en 1902, il immigre en France à 22 ans. Après être passé par la Picardie, où il épousera Marie-Louise, puis à Saint-Nazaire, il s’installe à Dives-sur-Mer dans le Calvados, où vit une cousine. Embauché à l’usine Tréfimétaux, cet homme de la campagne s’installe sur un terrain ayant une petite dépendance. Dès 1950, il décide d’en faire son modeste logement.

Avec le sacrifice de la chienne Laïka, un artiste est né

En 1954, da Costa est mis en invalidité pour raison de santé. Il a 52 ans. C’est à cette époque que naît son génie créatif. En novembre 1957, il apprend le sacrifice de la chienne Laïka, envoyée par l’URSS à bord de Spoutnik 2. Pour da Costa, très attaché à toute forme de vie, c’est un déclencheur. Il ne supporte pas qu’un être vivant soit tué au nom de la recherche spatiale et il construit ce qu’on appellera plus tard le « Mausolée à Laïka » (3 m de haut). « Da Costa aurait pu s’arrêter là, mais pas du tout. Il est pris d’un besoin irrépressible de construction. C’est le propre des créateurs d’Art brut : ils agissent par pulsion, le plus souvent après un élément déclencheur », précise Éliane Desprès, présidente de l’association La Maison Bleue de da Costa.

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