La collégiale Notre-Dame d’Auffay
Nichée au cœur de la vallée de la Scie, aux confins du pays de Caux et du Talou, l’ancienne commune d’Auffay possède en son centre un joyau architectural, son église Notre-Dame, à dominante gothique. Son histoire remonte au XIe siècle, au temps où un certain Guillaume le Conquérant étendait sa domination de part et d’autre de la Manche.

Si l’on en croit le linguiste René Lepelley (Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie), le nom « Auffay » provient du latin fagus, signifiant « hêtre », suivi du suffixe également latin -etus, indiquant la présence ; il est en outre précédé de l’adjectif latin altus, « haut ». Auffay serait donc littéralement « le haut endroit où il pousse des hêtres ». Orderic Vital, moine en l’abbaye Notre-Dame de Saint-Évroult (Orne), confirme cette explication toponymique dès le XIIe siècle, lorsqu’il écrit dans son Historia ecclesiastica qu’un certain Richard de Heugleville « bâtit sur la Scie un bourg dans le lieu que l’on appelait auparavant Isneauville, qu’il nomma Auffay en raison d’une montagne voisine couverte de hêtres très élevés ».
Dans l’entourage des ducs de Normandie
Richard de Heugleville descend de la puissante famille des avoués de Saint-Valery (-sur-Somme). Il a dans les veines du sang des ducs de Normandie et montre une fidélité indéfectible vis-à-vis du futur Guillaume le Conquérant durant la dangereuse révolte du comte d’Arques (la-Bataille), en 1052-1053. Le lien entre les Saint-Valery et Guillaume est si fort que la flotte de celui-ci peut mouiller en toute sûreté dans la baie de Somme au cours du mois de septembre 1066, avant de cingler vers l’Angleterre. Tout cela ne tient nullement du hasard, d’autant que Gilbert d’Auffay, fils de Richard de Heugleville, gravite lui aussi dans l’entourage ducal. Orderic Vital raconte : « Ce chevalier, cousin du duc de Normandie, lui fut toujours fidèle, et, dans la guerre d’Angleterre, accompagné de ses troupes, se trouva avec lui aux principales batailles qu’il livra. Quand le royaume fut pacifié, et que Guillaume fut établi sur le trône, Gilbert, malgré l’offre que lui fit ce prince de grandes possessions dans ses nouveaux États, revint en Neustrie et, fier de sa simple honnêteté, ne voulut en rien participer aux rapines d’outremer. »
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