PATRIMOINE NORMAND

Les secrets de Mortain

Errance au pays des légendes

Depuis des temps immémoriaux, les décors tourmentés du Mortenais, avec leurs pics hiératiques et leurs barres rocheuses, leurs gorges d’une insondable profondeur et leurs cascades grondantes, aiguisent l’imaginaire. S’il s’ouvre à une part de féerie, s’il oublie pour un temps le rationalisme contemporain et accepte l’onirisme de cet environnement magnétique, un esprit sensible réveillera ici une foule de créatures fantastiques et de fantômes des temps anciens.

Le secteur des cascades est un lieu magique, propice à aiguiser l’imagination. (© A. Lamoureux)

Le secteur des cascades est un lieu magique, propice à aiguiser l’imagination. (© A. Lamoureux)

Mis à jour le 16 novembre 2025 à 01:13 Par
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Jusqu’au mois d’août 1944, la commune de Mortain est relativement épargnée par les terribles affrontements et bombardements qui ont déjà dévasté la plupart des bourgs et des villes de la Manche comme du Calvados. Mais après la percée américaine de la ligne de front allemande (opération Cobra, du 25 au 31 juillet), Hitler décide de lancer une contre-offensive dans ce secteur (opération Lüttich) le 6 août. Les rudes combats qui s’y livrent plusieurs jours durant laissent l’essentiel du village à l’état de ruines fumantes.

Du comte Robert de Mortain… au roi Arthur !

La collégiale Saint-Évroult a miraculeusement survécu à cet enfer. Sa fondation est due à Robert de Mortain, demi-frère de Guillaume le Conquérant, et remonte à la fin du XIe siècle. Dans son état actuel, l’édifice bâti en granit date pour l’essentiel du XIIIe siècle, et attira dès 1840 l’attention de Prosper Mérimée et de son équipe, qui l’inscrivirent sur la fameuse Liste des monuments pour lesquels des secours ont été demandés, embryon du classement aux Monuments historiques. Elle abrite dans son trésor un objet étonnant, le Chrismale1, un coffret eucharistique en bois de hêtre recouvert de lames de cuivre doré et repoussé, orné d’un ange aux ailes éployées, de représentations des archanges Michel et Gabriel et d’un Christ en gloire (dit pantocrator).

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