Le crâne de saint Aubert :
une histoire mouvementée
Saint Aubert, considéré comme le fondateur du Mont-Saint-Michel au début du VIIIe siècle et évêque présumé d’Avranches, est également connu au travers d’un crâne perforé qui lui est attribué. Cette relique et son reliquaire – récemment restauré – ont été présentés au public en 2023 lors de l’exposition La demeure de l’archange à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, qui célébrait le millénaire de son abbatiale. Les nombreux mystères qui, encore aujourd’hui, entourent ce crâne contribuent à sa célébrité, tout comme son passé tumultueux.
Détail du reliquaire de 1895 : vue sur le crâne perforé dit de saint Aubert. Basilique Saint-Gervais-et-Saint-Protais d’Avranches. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)
Les reliques de saint Aubert : les sources littéraires
Étymologiquement, le terme relique (du latin reliquiae) désigne les restes vénérés d’un saint ou d’une sainte. Il peut s’agir du corps entier, d’un ou de plusieurs ossements, voire de reliques dites « de contact », c’est-à-dire d’objets ayant appartenu ou été touchés par le saint, auxquels s’attache la même ferveur chrétienne. Très répandu dans l’Occident médiéval, le culte des reliques a également marqué l’histoire religieuse du duché de Normandie, et tout particulièrement celle du Mont-Saint-Michel.
Plusieurs chroniques latines montoises relatent, avec force détails, les tribulations qu’auraient connues dès le Moyen Âge les reliques de saint Aubert. L’existence même de ce personnage demeure incertaine. La tradition en a fait un évêque d’Avranches mort vers 725, alors qu’aucun texte contemporain — notamment mérovingien — ne le mentionne. Il faut attendre un texte du début du IXᵉ siècle, rédigé par un chanoine montois, pour que la fondation, en 708 ou 709, du « Mont-Tombe » et l’installation d’une communauté de chanoines soient attribuées à l’évêque Aubert, à qui l’archange saint Michel aurait enjoint, à trois reprises, d’édifier le sanctuaire¹.
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