PATRIMOINE NORMAND

La mémoire du fer

Terres rouges entre Laize et Laizon

L’aventure minière du bassin de Saint-Germain-le-Vasson à Soumont-Saint-Quentin, entre la rivière Laize et le Laizon, est une aventure géologique, technique et humaine qui dure environ un siècle. De concessions privées en sociétés qui fusionnent, avec l’aide de capitaux d’outre-Rhin et une main-d’œuvre en majorité polonaise, la vie locale bouleversée sépare « les gens du fer des gens de la terre ».

Saint-Germain-le-Vasson. Le carreau de Soumont, abandonné par la Société des mines de Soumont à la fin des années 1980, est aujourd’hui reconverti en musée de la Mine. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Saint-Germain-le-Vasson. Le carreau de Soumont, abandonné par la Société des mines de Soumont à la fin des années 1980, est aujourd’hui reconverti en musée de la Mine. (Photo Rodolphe Corbin © Patrimoine Normand)

Mis à jour le 10 novembre 2025 à 18:29 Par
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­­Un siècle d’exploitation minière

Du Couchant au Levant, entre les failles de la Laize et du Laizon, au sud de Caen, le synclinal d’Urville – dont les plissements en creux de l’époque hercynienne, il y a 300 millions d’années, sont orientés de l’ouest-nord-ouest vers l’est-sud-est – comporte une alternance de couches schisteuses et de grès armoricains. Ces roches apparaissent lors de l’érosion des anticlinaux, puis sont recouvertes à l’ère secondaire de couches calcaires. Le synclinal a la forme d’une « cuillère longue de quinze kilomètres d’est en ouest » et s’étale sur une largeur de sept kilomètres, au nord de Potigny. En surface, les couches d’hématite, concentrées en oxyde de fer, sont le plus accessibles aux extrémités du synclinal d’Urville et affleurent notamment à Barbery où des traces d’extraction de l’époque gallo-romaine subsistent. Leur exploitation industrielle débute à l’aube du XXe siècle. Entre les schistes noirs à calymènes s’insèrent, au cours des ères géologiques, les couches du minerai à oolithes créé par l’agglomération du fer autour de grains de sable. Ces strates obliques de trois à cinq mètres ont un pendage variant de 30° à 50° du Livet vers Soumont. Au nord du synclinal, à Gouvix et Urville, le pendage atteint 70°. Composé de carbonate, de silicates et d’oxydes de fer à raison de 36 % environ, il nécessite un enrichissement de fours à griller le minerai.

L’exploitation en vallée de la Laize

Accessible à flanc de coteau et par des galeries creusées à une faible profondeur, l’hématite, plus concentrée en fer que le minerai à oolithes, est vite épuisée. Sur le carreau des Fontaines à Saint-Germain-le-Vasson, l’abattage commence dès l’achèvement des aménagements du carreau : chevalement, salle des machines et puits d’extraction remplacent les pommiers. Le site est alors raccordé à la ligne de tramway Falaise-Caen. Interrompue suite à un « coup d’eau », l’exploitation reprend dans les années 1910. Relayée par le nouveau site du Livet, l’extraction de l’hématite est finalement abandonnée.

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