L’inestimable patrimoine religieux de la Reconstruction
Entre 1948 et 1966, les Normands ont élevé quelque 120 églises, chapelles, temples protestants et une synagogue pour remplacer leurs lieux de culte détruits. Quoi que l’on pense de leur style, ces édifices méritent que l’on pousse leur porte et que l’on entre découvrir leurs richesses faites de simplicité et d’invention.

L’église Saint-Joseph, au Havre, et son clocher qui domine la ville du haut de ses 107 mètres ; l’église Saint-Julien, à Caen, et son plan ovale ; l’église Saint-Pierre, à Yvetot, toute ronde ; l’église de l’Assomption Notre-Dame, à Cahagnes, et son plan en trapèze… Voici quatre exemples de cette architecture sacrée de l’après-guerre. Ce sont quatre exemples qui, parmi tous ces édifices, quoi que l’on pense d’eux, possèdent toute une histoire. « Ils ne viennent pas de nulle part », insiste Jean-Jacques Ernault, architecte conseiller du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Manche. Les architectes qui ont dessiné ces églises, les maîtres-verriers, les sculpteurs et les peintres qui les ont décorées se sont inspirés de la foisonnante somme de réflexions et de débats sur l’art sacré qui ont animé l’Église et les artistes chrétiens dès les années 1920.
La grandiose Saint-Joseph, au Havre, est le phare de cette architecture des années 1950. Son architecte, Auguste Perret (1874-1954), l’a conçue tout en béton. Foin du plan traditionnel en croix latine, il opte pour la croix carrée des Grecs. Dans la nef, le sol descend vers l’autel. L’autel, précisément, se trouve au milieu de l’église, juste sous le vide vertigineux du clocher. Les énormes piliers et poutres de béton qui soutiennent l’ensemble sont volontairement montrés à l’état brut, sans apprêt, sans décoration… Et les vitraux ! Point de scènes de la Bible ni des Évangiles. Seulement des verres de couleur : 12 768. Leurs coloris et leur disposition ont été soigneusement choisis par leur auteure : Marguerite Huré (1895-1967). Des verts et des mauves du côté est ; des jaunes et orangés côté sud ; des roses, côté ouest ; des rouges et des lilas, côté nord. Au soleil, ensuite, de faire sa part en les traversant selon les heures du jour, avec les variations de luminosité selon les saisons…
Accèdez à l'article complet et plus encore
Pour lire cet article publié dans Patrimoine Normand n°133 en intégralité, vous pouvez acheter le numéro en version papier ou numérique.
Abonnement : en vous abonnant, vous recevrez les prochains numéros en version papier directement chez vous.
VOUS AIMEREZ AUSSI

Cany-Barville – Au pays de Louis Bouilhet
Publié le 8 octobre 2025

Les Deux Amis – La renaissance d’un cordier cherbourgeois
Publié le 6 octobre 2025

Étienne Fossey, dernier pêcheur à la corde de Cherbourg
Publié le 6 octobre 2025

La pêche à Cherbourg – Entre tradition et enjeux actuels
Publié le 6 octobre 2025

La commanderie de Courval – À l’aube d’une renaissance
Publié le 5 octobre 2025
Abonnez vous au magazine !
Tarifs valables pour la France métropolitaine